Commentaire de la Rêverie de Renée
Proposition de Théo.
Elle n'est pas encore parfaite mais déjà très aboutie.
Elle n'est pas encore parfaite mais déjà très aboutie.
Commentaire de texte sur l’extrait de La Curée, Zola
La Curée
est un roman paru en 1871 et écrit par Emile Zola, un des romanciers français
les plus populairesdu 19ème siècle et considéré comme le chef de
file du naturalisme. La Curée est le deuxième volume de la série Les
Rougon-Macquart. Il a pour thème la vie dans le Paris du Second Empire alors
que la ville est en pleine mutation, en raison des travaux d’Haussmann. Renée,
jeune femme sensuelle et infidèle, a du épouser un petit bourgeois nommé
Aristide Saccard. De retour d’une promenade au bois de Boulogne, Renée se met à
rêver en compagnie de son beau-fils Maxime,qui est en réalité l’objet de son
désir secret incestueux. Comment Zola dénonce-t-il, à travers le personnage de
Renée, le
régime du Second Empireainsi que son fonctionnement pervers ? Nous évoquerons
premièrement la domination de Renée par ses sens, en particulier grâce à la
description subjective, avant d’analyser la difficulté de Renée à nommer ce
qu’elle cherche et de parler du dégoût de son existence, puis d’observer en
dernière partie son désir pour Maxime.
Dans cet extrait, on peut remarquer que Renée est
dominée par ses sens. En effet, la description subjective de la ligne 1 à 14
nous permet de ressentir les sentiments de celle-ci, car les cinq sens de la
jeune fille sont évoqués. Les mots de perceptions, en particulier ceux des
sensations visuelles, avec les mots « yeux », « regardait
fixement » ou encore auditives « bruit » nous indique
l’origine du regard de Renée. De plus, de nombreux verbes d’intériorité comme
« songeait », « trouvait » ou encore « pensait »
sont présents dans l’extrait et permettent au lecteur d’établir le point de vue
interne. Aussi, les marques d’intensité « légers »,
« écrasante », « discrète » soulignent l’acuité des
sensations de celui qui voit, en l’occurrence Renée.
La description subjective permet également de nous
faire passer du monde extérieur au monde intérieur de celui qui regarde,
c’est-à-dire Renée. D’ailleurs, la description subjective est évidente.
L’hypallage « l’air alangui et morbide » l.8, étant une figure
privilégiées de la description subjective, nous le prouve. Cette hypallage
permet de mettre en évidence la projection de Renée sur l’extérieur de ce
qu’elle n’arrive pas à nommer avec Maxime.
« Elle
semblait dormir les yeux ouverts » l.2 est également très intéressant, car
l’utilisation à l’imparfait de l’indicatif de ce verbe montre bien que nous
avons ici à faire à un point de vue omniscient, car Renée a l’apparence aux
yeux des personnages, c’est-à-dire ici Maxime, d’être endormie, alors qu’elle
ne l’est pas. Le narrateurintroduit donc des éléments dans le texte qui sortent
du champ de vision possible. De plus, la description réaliste est un moyen de
représentation privilégiée de la réalité, et de créer une description réaliste.
D’ailleurs, le réalisme peut être justifié également avec le champ lexical du
corps humain très présent dans le texte « nuque »,
« yeux », « lèvres », « pied »,
« chair » ou encore « cœur ».
Grâce à l’évocation des sens de Renée, le lecteur peut ressentir les
sentiments de celle-ci. On remarque la présence d’un manque de confiance en
Renée, une difficulté à définir sa volonté, à ce qu’elle cherche.
Deuxièmement, nous pouvons apercevoir que Renée est
une femme complètement déboussolée, elle n’arrive plus à nommer ce qu’elle
cherche, qui elle est. En effet, on peut remarquer que l’extrait distribué est
divisée en deux parties. L’une se terminant à la ligne 15, la deuxième
commençant à « Puis » l.15. On aperçoit directement un énorme
contraste entre les deux paragraphes, et la transaction du seul mot
« puis » accentue cette séparation. On remarque que la jeune fille
est très pensive et qu’elle réfléchit beaucoup, à l’aide des verbes
« songeait » ou encore « trouvait ». On voit que Renée est
perdue et qu’elle repense à sa « vie passé » l.13, que le lecteur ne
connait pas d’ailleurs. Effectivement, le texte évoque très brièvement
l’ancienne vie de Renée, qui paraissait plus positive, plus intéressante, car
celle-ci y pense alors qu’elle est déprimée. Elle peut ressentir le sentiment
de la nostalgie, de l’envie de redevenir comme avant.
Sa vie est sombre « elle était réellement
envahie par l’ombre du crépuscule ». Cette ombre est d’ailleurs une source
de tristesse dans sa vie, mais également la pousse à cacher son plaisir sensuel
« discrète volupté ». On peut également remarquer un champ lexical
très présent du noir, de la nuit, de l’obscurité avec « rêves »,
« crépuscule », « ombre », « nuit tombante »,
« ciel pâlit ». L’accentuation voulu par Emile Zola sur la nuit
renvoie effectivement à la tristesse ou encore la froideur que ressent Renée.
La gradation descendante « même tendresses et
des mêmes trahisons », ici aux pluriels, accentue le nombre de l’habitude
de ses faits.Dans le premier paragraphe, aucun mot n’a un caractère positif
(mise à part « joie » l10), ce qui accentue la vie triste de Renée.
C’est une femme qui ne sait plus ce qu’elle cherche et dégoutée réellement de
sa vie. Renée a tout ce qu’elle veut car elle vit dans un monde luxueux ou rien
ne lui est impossible certes, mais elle se montre désabusée. Elle trouve sa vie
« fade », si fade « qu’elle ne voulait plus ». Elle ressent
d’ailleurs un « écœurement du luxe ». De plus, sa vie ne parait pas intéressante,
une routine s’est installée, comme l’explique ses quelques mots : « la
monotonie des mêmes tendresses et des mêmes trahisons ».L’avenir qui lui
est destinée rejette totalement son existence, qu’elle estime inutile vu
qu’elle n’est pas heureuse.
La difficulté de Renée, cette
« autre chose » l.16, formule signifiant l’incapacité de celle-ci à
nommer ce qu’elle cherche est étroitement liée au désir qu’elle a pour Maxime.
Comme dit précédemment, elle est dans l’incapacité
de définir ce qu’elle cherche, c’est-à-dire le désir sexuel pour son beau-fils.
En effet, le long du texte, surtout en deuxième partie, on remarque que Renée
ressent un espoir parmi toutes les tristesses évoquées avant. Comme dit
précédemment, on ressent un fort contraste entre le début et la fin, car
« une espérance se levait en elle », personnification apportant un
effet inattendu sur le lecteur. Cependant, cette « espérance » n’est
pas identifiée par Renée : « son esprit tendu ne pouvait
trouver », alors quel le lecteur, lui peut l’identifier, grâce au point de
vue omniscient du narrateur.
Le corps est en effet très évoqué dans le texte :
« chair », « nuque », et ceci renvoie évidemment au
naturalisme, où le désir sexuel peut être évoqué, car le but de l’écriture
naturaliste est tout d’abord d’évoquer la réalité telle qu’elle est. En outre, Zola décrit avec détails l’environnement entourant Renée
et Maxime « nuit tombante », « bercement de la calèche »,
« deux bords de l’allée », « bruit de roues ». Ces éléments
sont décrits en mouvements, ce qui permet de créer un effet d’excitation du
personnage de Renée. D’ailleurs
« le bruit de roues » peut évoquer une routine, l’habitude de Renée
de se souler et d’avoir des rapports sexuels avec des hommes riches. De plus,
« l’espoir inavoué qui la pénétrait » peut avoir également ici une
connotation sexuelle.
Il n’est pas explicitement indiqué que le désir que
Renée ressent est pour Maxime, mais son esprit se trouble alors qu’ils sont
de «retour au bois », et le seul profil pouvant correspondre à celui
de son désir est celui de Maxime. On se rend compte que le personnage ne prend
pas forcement conscience qu’elle fait de mauvais choix. Au fur et à mesure du
texte, on voit effectivement que ce désir s’agrandit et que de séduire Maxime,
afin de goûter avec lui aux jouissances sexuelles dont elle a envie, devient résolument
un but pour Renée. On remarque tout de même que Renée n’identifie pas tout de
suite ce désir qu’elle a pour les hommes, dans ce cas Maxime :
« souhait confus ».
Dans cet extrait, on remarque
que le personnage de Renée dégage de nombreux éléments permettant au
lecteur de ressentir les sentiments de celle-ci. A travers les différents
personnages, en particulier Renée ici, on remarque que Zola a voulu créer une
véritable dénonciation du système impérial de son époque.Renée évolue dans un
monde aux mœurs dissolues, où la corruption est de mise. En effet, dans la
suite de cet extrait, c’est toute la société bourgeoise qui parade et qui est
critiquée très sévèrement par Emile
Zola. On peut effectivement interpréter le personnage de Renée comme une
projection des tréfonds troubles du maitre. Ce livre aurait pu finalement être
écrit au XXIème siècle, en s’inspirant de certains de nos contemporains.
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