Incipit de La Grâce des Brigands



Incipit de La Grâce des Brigands
Titre du chapitre, avant l’incipit, met en place un cadre spatio temporel vague mais au pluriel défini qui suggère une réitération : « les calmes après-midis au bord de mer » : connotations de vacances et d’oisiveté, de temps étale et agréable qui se reproduit toujours de la même façon.

Le texte s’ouvre lui sur un nom propre à consonance nordique, finlandaise?: « Maria Cristina » Vaatonen qualifié par un GN apposé : » vilaine sœur » qui situe le personnage dans une fratrie, une famille et semble indiquer que ce personnage n’est pas apprécié par sa famille. 
Le texte est écrit à la 3ème personne, le narrateur semble omniscient et semble connaître la famille de Maria composée de plusieurs enfants sans qu’il en donne le nombre. Une certaine tonalité de conte est perceptible avec la mention de « la vilaine sœur ».

Texte à l’imparfait : temps du passé non borné : habitude ? durée ?

Verbe d’appréciation : « adorait : annonce une focalisation interne, le texte emprunte le point de vue du personnage, témoigne de ses goûts en matière d’art de vivre, repris par le mot « inclination » l3 et « enchantait l38 à la fin du texte.

Le texte est structuré par les verbes pouvoir, avait la possibilité l6,l9,l15,l20,l26,l36. Le portrait du personnage est centré sur les virtualités de son « pouvoir », des possibilités que la vie lui accorde ou plutôt son lieu de vie : Santa Monica l2 aux USA, Sud de la Californie près de l’Océan pacifique et de Los Angeles.

Première raison de son goût pour le lieu ( succession de raisons hiérarchisées) : possibilité de déguster des crevettes et des glaces à la pastèque sur le front de mer : image cliché en cinécolor du lieu, accent mis sur la gourmandise du personnage. Perception d’une certaine ironie dans la voix narratrice. Insistance sur les couleurs : gamme de roses.

Précision sur son attitude : modalisateur : manque de sûreté de soi dans l’affirmation de ses goûts ? rire qui masque une gêne, un malaise :l 4et5

Scène développée dans le 3ème paragraphe : restaurant pour touriste l9 : habituée puisque le serveur l’interpelle par son prénom, puisqu’elle choisit sa tablel15-16 : des droits, des privilèges : description -cliché de la vue depuis la terrasse l17-19 : sensualité traduite par des allitérations en S, en t, en r, toujours présence de couleur flashy fuchsia pour le coucher de soleil, hyperbole : »apothéose » toujours perception d’une voix ironique, dimension satirique de la vie sur cette côte des USA.Cliché cinématographique.

Nouvelle possibilité : rouler en décapotable verte ( couleur en contraste avec les roses précédents, renforce le côté chromo,) sur l’autoroute et la nuit sur Mulholland Drive, nouveau cliché cinématographique. Evocation d’un environnement de richesses et de luxe extrême : jardins des multimillionnaires : anaphore du mot « jardin »pour insister sur leur raffinement : fleurs rares : orchidées et roses au nom latin, personnifiées, que l’on traite avec les mêmes soins que des humains, bambouseraies : grand luxe, dépense somptuaire : »qu’on fait pousser en plein désert » critique perceptible de ces dépenses peu morales. Plaisirs des sens pour Maria : goûter sur son visage l’humidité, sentir le vent frais.

Dernière possibilité évoquée : retour chez elle : insistance sur la liberté, l’absence de contraintes : succession d’actions l28-34 exaltation d’un individualisme forcené mais assez vaine,  perception également de la solitude du personnage. Personne pour partager avec elle tous ces plaisirs.

Petite phrase du 4ème paragraphe vient changer la perspective et apporte un effet de surprise un coup de théâtre : tout ce qui précède n’est que virtuel, ce dont jouit le personnage c’est de la possibilité de faire tout cela en pensée puisqu’elle ne le fait pas réellement. l36-38) Mais que fait-elle alors ? le mystère du personnage demeure entier…
Dernière phrase : retour du narrateur omniscient qui semble en savoir plus sur le personnage que lui-même : désir d’être une femme scandaleuse ( une madame Bovary ? personnage qui « se fait des films »), ce qu’elle n’est pas !

Portrait en creux d’un personnage dont on découvre ce qu’il rêve plus que ce qu’il est, des aspirations plus que les véritables actes. Masque au fond une certaine solitude dans un univers où s’accumulent les signes de richesse. Vacuité aussi d’un temps oisif. Ironie perceptible dans le texte qui a une dimension satirique : sous l’éloge perce la vacuité de ce monde sans véritables relations humaines, un usage absurde de ce que permet l’aisance matérielle, une solitude derrière l’apparente liberté.

Mystère d’un personnage qui n’utilise pas ses pouvoirs mais en jouit virtuellement dans l’imaginaire. Remise en question des « pouvoirs »qui ne seraient que rêvés ?

Plan possible :
1 Un incipit qui présente un personnage à aprtir de ses goûts et possibilités virtuels
2 Un cadre spatio-temporel rêvé par le personnage à travers des clichés cinématographiques et qui laisse transparaître une satire du mode de vie californien
III Un incipit qui intrigue par ce qu’il laisse dans l’implicite, par le mystère du personnage présenté qui donne envie d’en savoir plus.

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