D'emblée, Zola entend réécrire Phèdre, de Racine, raconter l'histoire d'une Phèdre moderne, transposer dans la société parisienne du Second Empire la tragédie de Phèdre, épouse de Thésée et amoureuse maudite de son beau-fils Hippolyte. Renée, épouse d'Aristide Saccard, devient l'amante de Maxime, fils d'un premier mariage de son mari : bafouée par les deux hommes - ce qui transpose la tragédie en drame du boulevard –, elle en meurt. La Curée est un hypertexte de Phèdre, une transformation qui n'est ni un pastiche, ni une parodie, mais une adaptation, exploitant le motif (l'inceste), le système des personnages, la dynamique tragique, selon un autre code historique, social, idéologique, esthétique. À partir de là, les variantes deviennent nombreuses. Il n'en reste pas moins qu'une œuvre-source a fourni sa matrice structurelle entière à l'œuvre -cible. Dans ces conditions, on peut corriger la proposition théorique de Zola, en éc...