Incipit de la Joueuse de Go ( analyse proposée par léa Frenot)
analyse de texte : incipit, la joueuse de go
Sur la place des Mille vents, des joueurs se rencontrent
chaque jour pour jouer au go. Parmi eux, une jeune femme fête sa centième
victoire…La joueuse de go, écrit par Shan Sa,
a été publié aux éditions Grasset en 2001. Il a été récompensé la même année
par le prix Goncourt des lycéens.Née en
1972 à Pékin, Shan Sa s’inspire de l’histoire de son pays natal pour écrire son
troisième roman : l’action se situe en Mandchourie, juste avant l’invasion
de la chine pendant la guerre sino japonaise (1937-1945), en 1932.
Tour à tour, l’auteure nous fait découvrir l’histoire d’un
officier japonais et d’une collégienne chinoise, alternant à chaque chapitre
les points de vue de chacun.Comment Shan Sa arrive-t-elle à nous plonger dans l’univers de la joueuse de
go, comment introduit-elle le personnage principal ?
Dans cette analyse nous allons nous pencher sur l’incipit du roman. Nous allons voir dans un premier temps la façon dont l’auteure introduit le contexte de l’action et ensuite, comment est-ce qu’elle présente le personnage de la joueuse de go.
En lisant les premières lignes, on est tout de suite plongé dans une atmosphère froide et statique. « Les joueurs couverts de givre sont pareils aux bonshommes de neige » : la comparaison donne l’impression que nous sommes là depuis des heures et que tout s’est transformé en glace. Une image décrit les joueurs, comme changés glaçons : « Des aiguilles de glace, poussées sous le rebord de leurs toques ». L’auteure décrit les couleurs du paysage : des vapeurs blanches, le ciel couleur nacre, le Soleil cramoisi. Elle l’anime grâce à la personnification du Soleil : « le soleil, cramoisi, tombe, tombe. Où se situe le tombeau du soleil ? » c’est le crépuscule, le narrateur se pose une question et nous laisse réfléchir.
Dans cette analyse nous allons nous pencher sur l’incipit du roman. Nous allons voir dans un premier temps la façon dont l’auteure introduit le contexte de l’action et ensuite, comment est-ce qu’elle présente le personnage de la joueuse de go.
En lisant les premières lignes, on est tout de suite plongé dans une atmosphère froide et statique. « Les joueurs couverts de givre sont pareils aux bonshommes de neige » : la comparaison donne l’impression que nous sommes là depuis des heures et que tout s’est transformé en glace. Une image décrit les joueurs, comme changés glaçons : « Des aiguilles de glace, poussées sous le rebord de leurs toques ». L’auteure décrit les couleurs du paysage : des vapeurs blanches, le ciel couleur nacre, le Soleil cramoisi. Elle l’anime grâce à la personnification du Soleil : « le soleil, cramoisi, tombe, tombe. Où se situe le tombeau du soleil ? » c’est le crépuscule, le narrateur se pose une question et nous laisse réfléchir.
« Place des Mille Vents, » le récit débute ainsi par le
nom d’un endroit, une expression sans verbe qui peut paraitre sèche. Le nom est
énigmatique et l’attente créée par la structure de la phrase renforce cet effet
mystérieux. La transition au deuxième paragraphe se fait par une seconde
question : « Quand l’endroit s’est-il transformé en lieu de
rendez-vous des amateurs de go ? Je l’ignore » cette fois, le narrateur y
répond ; cette place est le lieu de rendez-vous des joueurs depuis très longtemps.
Le lieu paraît imposant, solide et immuable avec ses lourdes tables de granit,
gravées de damiers, posées là et immobiles depuis des millénaires ; mais
le narrateur évoque la légèreté et l’immatérialité de l’esprit et rend
l’endroit vivant : « Les
damiers gravés sur les tables de granit, après des milliers de parties, sont devenus visages, pensées, prières. » cette opposition
dans la description du lieu renforce l’aspect magique et mystérieux de la place
des Mille Vents.
Alors que les premiers paragraphes décrivent la température
glaciale, on retrouve dans ceux qui suivent le champ lexical de la
chaleur : « chaufferette,
me dégeler le sang, chaleur douce, allumette, bougie, flamme, brûle ». Il y a également quelques expressions qui renforcent la sensation
de proximité et d’accélération de la cadence par rapport au temps qui gelait
auparavant : « Serrant, directement, la lutte s’intensifie, Soudain,
Une bougie apparaît, vide la fiole d’un trait ». La partie dure
pourtant longtemps : « La lumière du jour décline, Les autres joueurs sont partis, La nuit est descendue. »
On découvre enfin un peu de l’identité du narrateur qui est en l’occurrence une fille, sûrement jeune, c'est elle, la joueuse de go du titre : « Je sais que Mère sera malade de voir sa fille rentrer si tard ». Son adversaire est très énigmatique : c’est un étranger, il ne parle jamais, on ne devine pas son âge. La jeune fille joue sûrement au go depuis plusieurs années et elle est très douée. Le chapitre se termine sur cette phrase qui fait monter le suspense : « Aujourd’hui, je fête ma centième victoire. »
À travers cet incipit descriptif, le lecteur découvre une place mystérieuse à la fois imposante, statique et immatérielle, à laquelle on donne vie, animée par des esprits anciens. Une opposition qu’on retrouve entre les deux parties du texte, l’une où tout est glacé et l’autre où on retrouve la chaleur en découvrant le personnage principal qui reste anonyme et dont on ne sait presque rien. La notion du temps reste très compliquée à analyser : dans la première partie, le temps semble arrêté et dans la seconde, il paraît passer plus vite alors que la partie dure jusqu’après le coucher du Soleil. Une contradiction qui donne à la place des Mille Vents et à la joueuse de go leur aspect si énigmatique et provoque chez le lecteur un sentiment d’attente jusqu’à la dernière phrase du chapitre.
On découvre enfin un peu de l’identité du narrateur qui est en l’occurrence une fille, sûrement jeune, c'est elle, la joueuse de go du titre : « Je sais que Mère sera malade de voir sa fille rentrer si tard ». Son adversaire est très énigmatique : c’est un étranger, il ne parle jamais, on ne devine pas son âge. La jeune fille joue sûrement au go depuis plusieurs années et elle est très douée. Le chapitre se termine sur cette phrase qui fait monter le suspense : « Aujourd’hui, je fête ma centième victoire. »
À travers cet incipit descriptif, le lecteur découvre une place mystérieuse à la fois imposante, statique et immatérielle, à laquelle on donne vie, animée par des esprits anciens. Une opposition qu’on retrouve entre les deux parties du texte, l’une où tout est glacé et l’autre où on retrouve la chaleur en découvrant le personnage principal qui reste anonyme et dont on ne sait presque rien. La notion du temps reste très compliquée à analyser : dans la première partie, le temps semble arrêté et dans la seconde, il paraît passer plus vite alors que la partie dure jusqu’après le coucher du Soleil. Une contradiction qui donne à la place des Mille Vents et à la joueuse de go leur aspect si énigmatique et provoque chez le lecteur un sentiment d’attente jusqu’à la dernière phrase du chapitre.
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